Conseils de typographie

Les traits d'union et les tirets
cuy copyleft
  See You Why?  

Traits d'union et tirets


points de suspension | Orthotypographie accueil |   majuscules ou capitales, minuscules ou bas de casse


 

En dépannant quelqu'un qui recherchait les caractères accentués de la langue française avec un ordinateur à clavier italien, je propose l'« aide mémoire » qui figure au bas de chaque page relative à la typographie.soudure mot composes  Mon hésitation était de l'écrire en deux mots séparés par un trait d'union ou en un seul mot, conformément aux autres autostop, boutentrain, chauvesouris, cowboy, croquemon­sieur, gendarme, passepar­tout, piquenique, portemon­naie, potpourri, sagefemme, tirebou­chon, etc. comme le préconise l'Académie française. Évidemment, ce qui devait arriver arriva, je l'écris en deux mots, mais sans trait d'union.
Pauvre de moi ! Cette erreur me valut — à juste titre — une réaction immédiate : « Guy. J'aurais mis le tiret à aide-mémoire. », accompagnée de l'image ci-contre et d'un autre commentaire « Donc aide-mémoire reste aide-mémoire, puisque aide n'est pas dans la liste des mots à souder. » Bien qu'habitué à ces imprécisions de vocabulaire typographique, j'en eus les oreilles qui bourdonnaient... ou plus exactement, les yeux qui pleuraient, puisque le message était écrit et pas oral.

Les tirets ou traits d'union, signes de ponctuation ou grammaticaux ?

C'est souvent à tort que l'on appelle tiret, un trait d'union. Le trait d'union n'est d'ailleurs pas à considérer comme un signe de ponctuation, mais c'est un signe grammatical. Ce caractère (le trait d'union) est présent sur tous les claviers, quelle que soit la configuration, et est souvent utilisé abusivement, entre autres lors d'énumérations. Son usage normal en français est :
* dans les mots composés (quarante-deux, chou-fleur ou belle-mère),
* comme indicateur de césure en fin de ligne (anticonstitu-
tionnel
),
* comme un phonème de liaison en cas d'inversion
   on parle alors du 't' euphonique (affirme-t-il ou habite-t-il),
* dans les formes interrogatives ou impératives non négatives, en cas d'inversion
   (laisse-le, laisse-le-moi, lève-toi, dépêchons-nous, viendrez-vous, est-on, etc.).

Outre ces usages classiques, on le retrouve souvent mal utilisé dans les cas suivants :
* à la place du signe moins, indiquant un nombre négatif (-5),
   il eût fallu un tiret moyen ou mieux encore, le signe moins ;[3]
* à la place du signe moins, marquant une opération de soustraction (3 - 5),
   il eût fallu un tiret moyen ou signe moins ;
* comme séparateur de nombres dans une date (le 07-06-1953),
   acceptable, il eût mieux valu un tiret moyen ou tiret d'incise ;
* comme indicateur d'un score au niveau sportif (ils ont gagné 3-2),
   il eût fallu un tiret moyen ou tiret d'incise ;
* comme séparateur de numérotation d'articles de loi ou de code (selon l'article 4-9 de la loi du...),
   il eût fallu un tiret moyen ou tiret d'incise ;
* comme indicateur de changement de locuteur dans un dialogue ou des répliques dans un dialogue
   (- Bonjour, Monsieur.
    - Bonjour, Madame
. ),
   il eût fallu un tiret long ou tiret de dialogue ;
* pour marquer des éléments incidents, voir une proposition incise
   (Ma direction - Malvira, pour certains - me fit observer...),
   il eût fallu un tiret moyen ou tiret d'incise ;
* comme marque d'intervalle
   (la guerre 14-18 ou la réunion aura lieu de 16 h 30-17 h 45 ou il a gagné Paris-Bruxelles),
   il eût fallu un tiret moyen ou tiret d'incise ;
* comme indicateur de nouvel élément dans une énumération
   (N'oubliez pas d'emporter:
   - des chaussettes chaudes;
   - du savon
.)
   il eût fallu un tiret moyen ou tiret d'incise ;

Nombreux sont aussi les typographes qui déplorent que soit utilisé le trait d'union fautivement, mais de plus en plus fréquemment, en lieu et place des tirets sous le prétexte probable qu'il soit plus facilement accessible sur nos claviers. Or, autant leur œil que leur fonction divergent, voire s'opposent. Le trait d'union unit, le tiret sépare, oppose ou divise. Ainsi, lorsqu'on écrit « La rencontre amicale Frasnes-lez-Anvaing  Montrœul-sur-Haine aura lieu demain », les traits d'union servent bien à unir les parties d'un mot composé qui ne désigne qu'une commune et le tiret marque l'opposition entre les deux équipes qui s'affronteront...
En français, la préposition « lès », parfois écrite « les » ou « lez » (particulièrement en Belgique et dans le Nord de la France), signifie « près de » ; on le retrouve dans Houdain-lez-Bavay, Aulnoy-lez-Valenciennes, etc.,
de même, la préposition « sur » précise le cours d'eau qui traverse la commune ; on la retrouve dans Han-sur-Lesse, Ville-sur-Haine, Esch-sur-Sûre, Condé-sur-Escaut, etc.

Outre les cas reconnus de l'emploi du trait d'union, il existe des cas où l'emploi du tiret est à recommander... mais quel tiret ? Un long ou un court ? La réponse devrait être immédiate... la typographie correcte ne connait que le tiret long. Mais force est de constater que la tendance actuelle est au raccourcissement du tiret.
Aujourd'hui, on reconnait comme correct l'emploi du tiret moyen dans presque tous les cas, sauf celui du tiret long (cadratin) à utiliser pour marquer le changement d'interlocuteur dans des dialogues (qui ne sont d'ailleurs plus forcément introduits par des guillemets). Cette tendance à l'acceptation du tiret demi-cadratin en lieu et place du cadratin, ne justifie pas l'acceptation du trait d'union remplaçant le tiret... mais il existe d'autres raisons que nous développerons plus loin.

Les trois tirets ou traits généralement employés en français sont :

Nom Caractère Entité HTML Alt Code
(Windows)
Autres noms employés
trait d'union
-
‐
‐
  tiret court
tiret quart de cadratin
trait de césure
tiret moyen
−
–
‒
‒
Alt 0150 signe moins
tiret moyen
tiret demi cadratin
tiret de liste ou énumération
tiret d'incise
néerl. : gedachtestreepje, half kastlijntje
tiret long
—
—
—
Alt 0151 tiret long
tiret cadratin
tiret de dialogue
néerl. : kastlijntje

Nous traiterons ici des espaces qu'il y a lieu de placer avant ou après ces signes de ponctuation, ainsi de certaines observations typographiques relatives à ces caractères : le trait d'union [typographie espaces, emploi du trait d'union, non usage du trait d'union], le cas particulier du trait d'union faible. En plus de ces trois traits ou tirets, les traitements de texte ou autres éditeurs WYSIWIG font régulièrement appel à d'autres traits ou tirets dans certains cas particuliers. Nous pensons ici au trait d'union insécable et au trait d'union conditionnel.
Il s'agira aussi de déterminer si nos tirets doivent être longs ou moyens, de préciser les espaces à placer avant ou après les tirets, ainsi que ceux qui doivent être insécables en cas d'incise, de caractériser les tirets de dialogue avant de fixer la cause de l'emploi du signe moins à la place du trait d'union.
Enfin, un rapide tour des sites belges qui traitent de typographie, traits d'union ou tirets s'impose.
 

 

trait d'union

Indispensable dans la langue française, ce petit signe permet de distinguer une belle fille d'une belle-fille (bien que dans ce cas, le cumul ne soit pas interdit), un retour sur-le-champ (immédiat) même si l'on est déjà sur le champ, de distinguer l'œil-de-bœuf architectural de l'œil de bœuf d'un bovin, de faire la différence entre un cul blanc et un cul-blanc, etc. Rappelons que le trait d'union est un signe grammatical et est soumis à des règles d'orthographe ou de grammaire, alors que les tirets sont des signes de ponctuation qui règlent le rythme d'un texte.

Nombreuses sont les hésitations quant à la façon d'écrire les noms composés, trop fréquentes sont aussi les divergences entre les dictionnaires. Un scripteur francophone se demande encore aujourd'hui
* s'il y a lieu d'utiliser un trait d'union ou
* si le mot composé est actuellement écrit en un mot, sans espace ni trait d'union, par agglutination ou soudure ou enfin,
* si ce nom se compose de mots distincts, avec espace, dont chaque élément conserve sa graphie propre.
On notera cependant que la tendance de la langue est à la soudure et à la suppression des traits d'union.

N'oublions pas, dans notre langue française,
>> d'une part, que le trait d'union est souvent le passage obligé entre la simple justaposition de mots (exemple : porte feuille en deux mots, devenu porte-feuille en 1718 dans le Dictionnaire de l'Académie) et la graphie soudée en un seul mot (portefeuille, depuis 1935 [Dictionnaire - Académie]) et
>> d'autre part, que l'Académie française a cru bon d'ajouter aux réformes orthographiques de 1990 : « La soudure est étendue ; au-delà des cas cités dans cette règle, les auteurs de dictionnaires sont invités à privilégier la graphie soudée », ce qui en dit long sur les intentions futures de cette dernière.

N'essayons pas de justifier par la logique l'emploi ou non d'un trait d'union.
Rares sont ceux qui songeraient encore à écrire extraordinaire en deux mots – extra-ordinaire – comme c’était le cas par le passé. Mais, dès l'instant où l'on commence à faire allusion à des portemonnaies ou à un porte-avion, l'hésitation apparait et les dictionnaires divergent dans leur réponse : en un mot ou en deux, avec ou sans trait d'union, avec 's' au singulier ou sans 's' au pluriel ? Les portemonnaies portent de la monnaie, mais le porte-avion porte des avions... Heureusement, les anciens porte-monnaie et porte-avions s'écrivent aujourd'hui sans 's' s'ils sont au singulier et avec la forme du pluriel s'ils sont au pluriel.
Selon l'ancienne orthographe, avant 1990, on devait écrire un cure-dent, mais un cure-ongles, un coffre-fort mais un château fort, un pied de nez ou un raz de marée mais un rez-de-chaussée, les États-Unis mais les États (ou Émirats) Arabes Unis (Dubaï)... malheureusement 1990 n'a pas tout résolu...

 

Typo du trait d'union

Espaces :
aucun avant,
aucun après.

En cas de césure (coupure d'un mot trop long en fin de ligne) :
pas d'espace avant,
pas d'espace en début de la ligne suivante.
 

Emploi du trait d'union

Unir les parties d'un même mot (mots composés) qui ne peuvent plus être séparées [un mot composé est l'union de deux mots pour n'en former qu'un seul nouveau, de sens différent (aucun millepatte n'a jamais eu 1000 pattes, le record des quelque 10 000 espèces d'arthropodes est détenu par un Illacme plenipes, femelle, comptant 752 pattes)] :
    [Ex. : vis-à-vis, mille-pattes (devenu millepatte), cure-dent (sans 's'), cure-ongles (avec 's', devenu cure-ongle), peut-être, belle-mère, prie-Dieu, etc.]

Unir le verbe et le sujet pronom, en cas d'inversion sujet-verbe :
    [Ex. : me dit-il, dussè-je mourir, partirez-vous ?, me trompè-je, est-ce utile ?, quelle heure est-il ?, etc.]

Unir le verbe et certains compléments pronominaux qui le suivent immédiatement, à condition que ces compléments pronominaux se rapportent au dit verbe qui le(s) précède  :
Si le verbe est immédiatement suivi de deux compléments, il faut deux traits d'union.
    [Ex. : dis-le-moi, écarte-toi, donne-le-lui, écoute-la, donnes-en-lui, laisse-les, manges-en, vas-y, allez-vous-en, etc.,
MAIS
va le voir (le est un complément de voir, pas de aller),
faites-moi lui parler (lui est un complément de parler, pas de faire),
laisse-moi te convaincre (te est un complément de convaincre, pas de laisser),
écoutez-les lui chanter une berceuse (lui est un complément de chanter, pas de écouter),
laissez-la les lire (les est un complément de lire, pas de laisser].

Pour unir le mot “même” au pronom personnel qui le précède, à savoir : moi, toi, soi, lui, elle, nous, vous, eux.
    [Ex. : moi-même, vous-mêmes]
    Remarque : on écrit “même” au pluriel avec nous, vous, elles et eux (nous-mêmes, vous-mêmes, eux-mêmes)
    sauf dans le cas du pluriel de politesse avec “vous” (vous-même) si l’on s’adresse à une seule personne,
    “nous-même” ne se met pas au pluriel non plus dans le cas du pluriel “de majesté” (utilisé par les hauts dignitaires) ou “de modestie”.

Pour unir deux prénoms qui ne doivent former qu'un seul prénom double ou composé :
    [Ex. : Jean-Jacques Rousseau]

Pour unir des points cardinaux en vue de désigner des directions intermédiaires :
    [EX. : Du sud-est, ce matin, les vents sont passés au nord-est]

Pour éviter la répétition de partie de mots :
    [Ex. : Nous étudierons le micro- et macroéconomie, les sexa- et octogénaires ]

Pour les longs mots, en cas de césure, pour indiquer qu'il n'y a plus de place sur la ligne et que la fin du mot se trouve à la ligne suivante.

Pour les nombres (adjectifs numéraux), on utilise un trait d'union entre deux éléments successifs pour les nombres composés, quels qu'ils soient, sans oublier que millier, million ou milliard sont des noms qui ne suivent donc pas cette règle des adjectifs numéraux :
    [Ex. : trente-trois milliards cinq-cents millions six-cent-nonante-sept-mille]
    [Ex. : mille-cent vingt-septièmes (1100/27)]

Pour rappel, jusqu'en 1990, même si l'Académie accepte encore que l'on utilise l'ancienne orthographe, on ne plaçait le trait d'union que pour les nombres inférieurs à 100, à la condition que les éléments ne soient pas séparés par un 'et', ce qui ne permettait pas de distinguer :
vingt et un tiers (20 + 1/3) de vingt-et-un tiers (21/3), ici en orthographe actuelle,
ni
mille-cent-vingt-septième (1127e), de mille-cent-vingt septièmes (1120/7), de mille-cent vingt-septièmes (1100/27), ni de mille cent-vingt-septièmes (1000/127), ici en orthographe actuelle.

Cette orthographe doit être légalement enseignée en France, Belgique, Suisse et Canada... essayons d'aider nos enfants en n'employant plus l'ancienne orthographe, qui n'était ni plus facile, ni plus logique ni plus rationnelle que cette nouvelle orthographe rendue obligatoire dans nos enseignements francophones.

Pour encadrer un 't' euphonique :
    [Ex. : va-t-en, viendra-t-il ?, a-t-il réussi ?, qu'y a-t-il ?]
    Il faut deux traits d'union pour encadrer le 't' euphonique... si vous n'en mettez qu'un, il manque un trait d'union pour l'encadrer...
     (merci Christophe... mais nous croyons que cette précision, bien que correcte, est inutile)

    Exception : le « t » qui résulte de l’élision du pronom « toi », après un verbe à l’impératif ayant pour complément
    l'un des pronoms « en » ou « y », est précédé d’un trait d’union mais suivi d’une apostrophe :
    Si tu n’as plus rien à faire, va-t’en.
    Remets-t’en au destin.

Pour les lieux géographiques ou noms de rue, voire des moments dans l'année, entre les différentes composantes d'un mot qui contient 'saint', ou des noms et prénoms (en France), etc. :
    [Ex. : Impasse Sant-Pierre, mont Saint-Michel, rue George-Clémenceau, planter pommes de terre à la Saint-Joseph]

Pour réunir des entités distinctes géographiques :
    [Ex. : Les régions Nord-Pas de Calais et Provence-Alpes-Côte d'Azur sont très différentes.

Pour accompagner ci ou , adverbes indiquant un lieu ou un temps relativement précis et précisant un nom :
Le trait d'union est obligatoire si le nom accompagné d'un démonstratif est immédiatement précédé de ce démonstratif et immédiatement suivi des adverbes ci ou là.
Ce trait d'union devient interdit dès l'instant où le nom est séparé (par un adjectif ou un complément) du démonstratif ou des adverbes ci ou là (sauf si le mot qui les sépare est un nombre).
    [Ex. : Ces jours-ci, ce temps-là, ces voisins-là, cet amour-là, ce cerisier-là, ces quatre élèves-là, ces vingt jours-ci,  Ce monsieur Fleurant-là (Molière qui à juste titre considérait “monsieur Fleurant” comme un nom, précédé du démonstratif “ce” et suivi de l'adverbe “là”)]
    [Mais, ex. : Cette période difficile ci, ces temps insupportables là, cette analyse logique là, ce sac de farine là, ces nouveaux voisins là, cette maison de vacances là, ces bons vœux annuels là, cet enfant malade là, ce cerisier en fleurs là.]
Ce trait d'union n'a pas de raison d'exister s'il détermine un verbe et pas un nom.
    [Ex. : Dépose ton cartable là (ou ici), Ne le laisse pas là (ou ici), Demain tu devras passer par là (ou par ici), Il te faudra partir de là (ou d’ici). On y remarquera l'absence d'un nom précédé d'un démonstratif.]

Jusque là peut s'écrire avec ou sans trait d'union. (cf. https://www.cnrtl.fr/definition/jusque)

Pour accompagner ci ou là, dans les pronoms démonstratifs dérivés de celui-ci ou celui-là :
    [Ex. : Celui-ci, celui-là, celle-ci, celle-là, ceux-ci, ceux-là, celles-ci, celles-là.]

 

 

 

Non usage du trait d'union

Il ne faut pas de trait d’union après les préfixes suivants 

Il ne faut plus de trait d’union dans les onomatopées : 
    [ex. : tictac, dingdong]

Il ne faut plus de trait d’union dans les mots d'origine étrangère : 
    [ex. : weekend, chichekébab, hotdog, apriori]

Pas de trait d'union dans les fractions, pour séparer le numérateur du dénominateur :
    [ex. : les trois quarts, deux cent-septièmes (2/107), deux-cents septièmes(200/7)]
    le trait d'union est maintenu au mot « trois-quarts », s'il désigne un violon d’enfant, un manteau court ou un joueur de rugby.

Malheureusement, tout ne se gère pas par des règles, le français n'est pas une langue qui obéit à une logique rigoureuse... on ne peut pas l'enfermer dans des règles rigides, on ne peut que la codifier que partiellement. Certaines expressions s'écrivent avec un trait d'union, d'autres n'en prennent pas. Il n'y a pas de règle, si ce n'est celle de l'habitude.

AVEC SANS
au-deçà
au-devant
au-dedans
bien-aimé
au-dehors
jusque-là
c'est-à-dire
au-delà
nouveau-né
au-dessous
par-dessous
au-dessus
sur-le-champ
tout-à-l'égout
tout-terrain
au fait
en fait
compte rendu
en deçà
en dessous
ici même
parti pris
tout à coup
tout à fait (*)
tout à l'heure
les tout premiers
tout au plus
tout de go
tout de même
tout de suite
tout d'un coup
tout un chacun

(*) tout-à-fait s'est écrit avec traits d'union jusqu'à la cinquième édition[1] du dictionnaire de l'Académie. Ce n'est qu'en 1835-1838 qu'il apparait sans traits d'union[2].

 

trait d'union faible

Certains typographes font allusion au trait d'union faible, lorsqu'il s'agit d'unir par un trait d'union des entités qui contiennent déjà un trait d'union (ex. : Frasnes-lez-Anvaing  Montrœul-sur-Haine).
La majorité des typographes qui en parlent proposent l'emploi du tiret encadré d'espaces insécables (de préférence fines) 
(ex. : Frasnes-lez-Anvaing  Montrœul-sur-Haine ou Frasnes-lez-Anvaing — Montroul-sur-Haine) ;
plus rares sont ceux qui préconisent l'emploi du tiret sans espaces qui l'entourent 
(ex. : Frasnes-lez-Anvaing–Montrœul-sur-Haine) ;
plus rares encore sont ceux qui suggèrent la répétition du trait d'union, mais encadré cette fois d'espaces insécables
(ex. : Frasnes-lez-Anvaing - Montrœul-sur-Haine).
 

 

trait d'union avec quasi

Une règle mal connue concernant le trait d'union :
* indispensable devant un nom :
    [Ex. : une quasi-certitude, ]
* inutile devant un adjectif ou un adverbe :
    [Ex. : je suis quasi certain, il ne vient quasi jamais, ]

 

 

 

trait d'union avec non

Une règle mal connue concernant le trait d'union :
* indispensable devant un nom :
    [Ex. : une non-certitude, la non-conformité d'un produit, ]
* inutile devant un adjectif ou un adverbe :
    [Ex. : ce sera un candidat non élu , un produit non conforme, ]

 

trait d'union insécable

Le trait d'union insécable agit de façon semblable à l'espace insécable dont nous avons traité à maintes reprises (voir notre page ponctuation et espaces). Il n'est en effet pas rare d'introduire dans un texte une référence, un numéro de dossier que l'on ne souhaite pas voir scindé au cas où l'élément risque d'apparaitre en fin de ligne. Unies par un trait d'union insécable, les deux parties du mot ou de l'expression seront rejetées ensemble sur la ligne suivante au lieu d'être séparées au niveau du trait d'union.

 

trait d'union conditionnel

Le trait d'union conditionnel est un caractère invisible mais qui indique où une coupure de mot (ou césure) est permise. Il devient visible, sous forme de trait d'union, lorsque la disposition du texte exige cette césure du mot. Certains auteurs appellent aussi ce trait d'union conditionnel, « trait d'union virtuel » ou « signe de césure conditionnelle ».

Les traitements de texte modernes n'ont pas besoin de ce caractère facultatif, puisqu'ils possèdent un logiciel de césure de mots propre à la langue utilisée. Les navigateurs semblent ne pas disposer de cet outil et demandent donc l'emploi du trait d'union conditionnel pour les longs mots, surtout s'ils sont écrits dans des colonnes étroites.

Ci-dessous, trois fois le même texte de trois fois la même phrase, écrits chaque fois dans une colonne large de 248 pixels...

Texte sans l'usage de traits d'union conditionnels :

En droit français, on trouve le mot contraventionnalisations qui signifie, dans la répartition tripartite des infractions, qu'une infraction (délit ou crime) est requalifiée en contravention. En droit français, on trouve le mot contraventionnalisations qui signifie, dans la répartition tripartite des infractions, qu'une infraction (délit ou crime) est requalifiée en contravention. En droit français, on trouve le mot contraventionnalisations qui signifie, dans la répartition tripartite des infractions, qu'une infraction (délit ou crime) est requalifiée en contravention.

Quelle horreur... espace anormalement étiré pour garder la justification...

qui, corrigé par lemploi de traits d'union conditionnels uniquement dans le mot le plus long (noté en italiques) deviendra :

En droit français, on trouve le mot contra­vention­nali­sations qui signifie, dans la répartition tripartite des infractions, qu'une infraction (délit ou crime) est requalifiée en contravention. En droit français, on trouve le mot contra­vention­nali­sations qui signifie, dans la répartition tripartite des infractions, qu'une infraction (délit ou crime) est requalifiée en contravention. En droit français, on trouve le mot contra­vention­nali­sations qui signifie, dans la répartition tripartite des infractions, qu'une infraction (délit ou crime) est requalifiée en contravention.

Déjà mieux, non ? Mais si peu...

et, en plaçant des traits d'union conditionnels dans tous les mots qui comptent plusieurs syllabes :

En droit fran­çais, on trou­ve le mot con­tra­ven­tion­na­li­sa­tions qui si­gni­fie, dans la ré­par­ti­tion tri­par­tite des in­frac­tions, qu'une in­frac­tion (dé­lit ou cri­me) est re­qua­li­fiée en con­tra­ven­tion. En droit fran­çais, on trou­ve le mot con­tra­ven­tion­na­li­sa­tions qui si­gni­fie, dans la ré­par­ti­tion tri­par­tite des in­frac­tions, qu'une in­frac­tion (dé­lit ou cri­me) est re­qua­li­fiée en con­tra­ven­tion. En droit fran­çais, on trou­ve le mot con­tra­ven­tion­na­li­sa­tions qui si­gni­fie, dans la ré­par­ti­tion tri­par­tite des in­frac­tions, qu'une in­frac­tion (dé­lit ou cri­me) est re­qua­li­fiée en con­tra­ven­tion.

... les navigateurs n'abusent pas de l'emploi offert de la césure conditionnelle... nettement mieux

Évidemment, au niveau de la source HTML, il faudra écrire : « est re&shy;qua&shy;li&shy;fi&eacute;e en con&shy;tra&shy;ven&shy;tion.</strong></p> », le &shy; marquant chaque trait d'union conditionnel possible (shy = soft hyphen en anglais).
 


 

 

Tirets, oui mais longs ou moyens ?

Les tirets, dans la typographie ancienne, n'existaient que sous leur forme de tirets longs... inutile, donc, de nuancer tirets longs ou moyens... les tirets moyens n'étaient acceptés qu'en cas de marges étroites... cette école a parfois été appelée "cadratinistes".

Nous avons déjà défini le cadratin, comme étant un caractère dont la chasse valait le corps, donc aussi large que haut... — d'où son nom français dérivé de quadratus, carré — ce qui revient à dire la largeur du caractère 'M', d'où son appellation anglophone de "em-dash" quand il s'agit d'un tiret. Le demi-cadratin définit un caractère dont la chasse vaut la moitié du corps... soit la largeur d'un traditionnel 'N' et son appellation anglophone de "en-dash".

Est ensuite apparut l'école des "semi-cadratinistes" pour qui, tous les tirets devaient apparaitre sous leur forme moyenne, à savoir le demi cadratin.

La typographie actuelle semble se situer entre ces deux extrêmes. Tous les tirets admis sont des semi-cadratins ou moyens, sauf ceux qui marquent le changement d'interlocuteur dans un dialogue, qui restent cadratins... alors que les tirets d'incise sont tantôt cadratins, tantôt semi-cadratins.
 

 

les tirets et les espaces

Question espaces, les tirets demandent tous :
espace avant : oui,
espace après : oui.

Le lecteur aura compris que, pour les tirets d'énumération, de liste ou de marque de changement d'interlocuteur dans les dialogues, comme ces tirets se placent toujours en début d'un nouvel alinéa, l'espace avant n'a pas lieu d'être, ni la spécificité de l'insécable après (comme le font pourtant de nombreux typographes)...
sauf qu'insécable, l'espace a une largeur fixe et ne varie donc pas en cas de justification : caractéristique qui permet un alignement plus correct en cas de dialogue ou énumération.
 

 

tirets d'incise

Les tirets d'incise jouent le rôle de parenthèses, mais assurent une meilleure mise en évidence de l'incise que les parenthèses. Contrairement aux parenthèses qui collent au texte qu'elles encadrent, car utilisées sans espace intérieure, les tirets d'incise doivent aussi coller au texte qu'ils encadrent, cela malgré l'espace intérieure. Donc, dans le cas des incises, le tiret doit toujours se trouver sur la même ligne que le contenu de l’incise :
dès lors, il ne peut se rencontrer seul à la fin d’une ligne s’il ouvre une incise (sur la ligne suivante)
comme il ne peut être seul au début d’une ligne s’il ferme une incise (sur la ligne précédente).
Pour prévenir ce problème, on insérera une espace insécable, voire fine, du côté où le tiret touche l’incise, c'est-à-dire à droite du tiret ouvrant l'incise et à gauche du tiret fermant l'incise.

Si l’incise termine la phrase, il n’y a pas de tiret de fermeture avant la ponctuation finale. Si l'incise avait été notée entre parenthèses, la parenthèse fermante aurait dû être conservée.

Certains ouvrages traitant de typographie précisent qu'au cas où une incise est suivie d'une virgule, on n'inclut pas d'espace après le tiret fermant. Cette précision nous parait inutile pour qui connait la règle du deuxième signe (déjà mentionnée et illustrée plusieurs fois dans nos pages, cf. ponctuation et espaces) : « Si plusieurs signes de ponctuation se suivent et si les règles se contredisent, on emploiera la règle du deuxième signe. », puisque si la virgule suit le tiret d'incise, c'est la règle de la virgule (deuxième signe) qui prime.

De chasse généralement semi cadratine, on trouve encore – mais rarement – le tiret long pour les tirets d'incise.
De chasse généralement semi cadratine, on trouve encore — mais rarement — le tiret long pour les tirets d'incise.

Le chou-fleur est comestible (trait d'union pour le nom composé).
Le chou  fleur de la plante du même nom  est comestible (tiret encadrant un élément annexe).
 

 

les tirets de dialogue

Seul cas où les tirets longs sont encore utilisés dans toute typographie correcte de notre langue française.

Comme nous l'avons déjà signalé au niveau de notre page spéciale guillemets, une typographie rigoureuse exigerait qu'en cas de dialogue, celui-ci commence par un guillemet ouvrant. Ce principe est devenu désuet et le début du dialogue se marque aujourd'hui par un premier tiret cadratin, dans un nouvel alinéa.
 

 

le signe moins

signe moinsOn trouve aujourd'hui de trop nombreux rédacteurs qui, s'ils doivent écrire un signe 'moins' utilisent le trait d'union, ce qui est une grossière erreur typographique. Voici, en quelques mots, la raison de l'erreur si l'on emploie l'un pour l'autre.

En principe, dans toute police de caractères respectable, les chiffres et signes arithmétiques (+, −, =, <, ≠, × et autres ÷) ont une même chasse (une même largeur de caractères). Utiliser un trait d'union à la place du signe moins, c'est rendre impossible l'alignement vertical des valeurs dans un tableau, le trait d'union est plus étroit que le signe moins... le tiret moyen s'en approche, mais il n'est pas la perfection.

 

xx

 

 

Sites belges qui traitent des tirets et traits d'union

Nombreux sont ceux qui confondent 'trait d'union' et tirets, même si le texte qu'ils écrivent semble prouver le contraire. Évidemment, si l'on appelle 'tiret court' un 'trait d'union', la confusion devient totale. Comme d'habitude, nous repèrerons rapidement les sites belges qui traitent de tirets et traits d'union, en typographie ou dactylographie (« tiret "trait d union" dactylo typo site:.be »), sans les parenthèses ni les guillemets extérieurs, mais avec les guillemets encadrant "trait d union", évidemment). On découvrira, dans l'ordre, les résultats dans lesquels nous rechercherons les mots visés :

1.- Normes typographiques - Idelux :
anciennement : www.idelux-aive.be/servlet/Repository/normestypo2014?ID=42192

Ce document a déjà fait l'objet d'une analyse préalable (voir ici). Le site "idelux-aive" en a abandonné la publication, mais on la retrouve ici. On y lit :

p. 15 : Règle n°4 Les parenthèses, crochets, accolades, deux tirets (incise) prennent une espace à l’extérieur mais pas à l’intérieur.

qui va à l'encontre, pour les tirets d'incise, de la typographie de la langue française qui demande des espaces extérieures fortes (ou normales), mais des espaces intérieures insécables (voir plus bas), règle contredite quelques pages plus loin, où on lit :

p. 19 : Notez qu’on laisse une espace entre le tiret et le mot ou la phrase qui suit. Le tiret moyen est également utilisé pour les incises (une espace avant et après).

Pas très convaincant de dire blanc et noir à quelques pages d'intervalle.

2.- La typo en normes - Serge Paulus :
https://www.serge-paulus.be/cours/typo_normative_H.pdf

Ce document est une mise-à-jour du document qui a déjà fait l'objet d'une analyse préalable (voir ici). On y lit :

p. 15 : Trait d’union, mots composés (tiret court)
p. 18 : Listes (tiret moyen)
p. 18 : Incises (tiret moyen, option ou alt majuscule tiret)
p. 18 : Dialogues (tiret long, option ou alt tiret)

L'auteur fait même allusion aux tirets conditionnels.

3.- CUY - orthotypographie ponctuation espaces :
https://cuy.be/orthotypo/orthotypo_ponct_esp.php

Nous nous refusons de commenter nos propres pages.

4.- La typo en normes - CUY? :
https://cuy.be/orthotypo/pix/typo_normative.pdf

Nous n'allons pas commenter cette page à nouveau, il s'agit de l'ancienne version de la page de Serge, mentionnée en 2. ci-dessus (version de 2008, alors que celle mentionnée ci-avant, révisée, date de 2014).

5.- La mise en forme des paragraphes :
https://www.brunette.brucity.be/bockstael/aeb/pages/06_mise_en_forme_%20paragraphe.pdf

Qui reprend les mêmes titres Trait d’union, mots composés (tiret court) et exemples que Serge.

6.- Les normes dactylographiques - einet :
https://www.einet.be/sitesperso/tremblez/normes_dactylographiques.htm

Nous n'allons pas commenter cette page à nouveau, qui écrit qu'il faut faire blanc, mais fait noir dans son texte... (déjà rapidement analysé ici). Concernant les tirets, on lit « 

Trait d'union
0
0
Dépêche-toi
Tiret
1
1
Jean - mon frère - vient ce soir
Tiret (de ... à ...)
1
1
Il vient de 10.00 - 12.00 heures
 », avec chaque fois un trait d'union en lieu et place d'un tiret...

 

7.- Comment rédiger un document - Enseignons.be :
https://www.enseignons.be/upload/secondaire/informatique/redaction.pdf

Cette page rappelle judicieusement que
« Attention ! Ne confondez pas tiret et trait d’union (tab. 1).

nom du caractère caractère commande en Word
trait d’union - touche du clavier
tiret semi cadratin caractères spéciaux
tiret cadratin caractères spéciaux
TAB. 1 :
Tirets et trait d’union
Allez dans le menu Insertion, puis Caractères spéciaux. . . puis onglet Caractères spéciaux.
Le tiret semi cadratin est plus récent d’usage que le tiret cadratin. La mode est en effet d’adopter des signes plus étroits. Donc, le tiret cadratin donnera une touche plus classique à votre document, le tiret semi cadratin une touche plus moderne. Le plus souvent on commence la liste par un symbole « : ». Dans ce cas on ne met pas de majuscule aux débuts des lignes, et on termine chaque ligne par « ; » sauf la dernière, par « . ».
Exemple. Parmi les ondes électromagnétiques, on distingue notamment :
– les rayons X ;
– les rayons gamma ;
– la lumière visible ;
– les infrarouges.
[NDLR : pour un commentaire plus détaillé, voir notre page spéciale énumération]

 

8.- Citer un article :
https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/bisp/documents/Citer_un_article.pdf

On y lit
« Répétition du nom et du prénom de l'auteur. Dans les listes bibliographiques, on ne donne qu'une seule fois le nom et le prénom (abrégé) d'un auteur.
Pour les ouvrages subséquents, on met un tiret à la place du nom et du prénom, sans le faire suivre d'une virgule (car le tiret tient lieu de ponctuation). On écrira donc :
CHEVALIER, F., La philosophie arabe, Paris, Seuil, 1984.
- Le nominalisme cartésien, Paris, Fayard, 1986.
- Le monde chrétien au XVe siècle, Genève, Droz, 1988. »

9.- La présentation matérielle du mémoire A. Indications - Langues ... :
https://www.class.ulg.ac.be/enseignement/ressources/memoire_extrait.pdf

Ne traite de l'usage des tirets qu'en note de bas de page.

10.- Tfe ens - Haute Ecole de Bruxelles :
https://www.heb.be/documents/df_annexes/Tfe09-10_ENS.pdf

Nous refusons de commenter un fichier qui prétend défendre la typographie, mais qui :

 

 

Sites qui soutiennent nos propos

* concernant le trait d'union avec -ci ou -là
* concernant

 

 

concernant le trait d'union avec -ci ou -là

1.- Bescherelle : ÉCRIT-ON LÀ, -LÀ, LA OU L’A ?
https://bescherelle.ca/la/
Tous les exemples donnés sont conformes à la règle ci-dessus, sauf le cas où le nom est séparé du démonstratif qui le précède, par un adjectif : il garde le trait d'union et écrit « Cette grande maison-ci » et « Ces trois bonnes résolutions-là », mais il refuse le trait d'union dans le cas où cet adjectif le suit « Cet arbre magnifique là ».

2.- Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française, Jean Girodet
accessible ici
2 -là, là adv. Particule démonstrative.
1 Orthographe. On lie la particule par un trait d'union au nom précédent, si ce nom est précédé immédiatement d'un adjectif démonstratif : Cet enfant-là. Cette maison-là. Sinon, on écrira  sans trait d'union : Ce charmant enfant là. Cette caricature de savant là. — Avec une indication de nombre, on emploie le trait d'union : Ces trois-là. Ces trois enfants-là.

3.- Logi langue : Quand mettre un trait d'union avec là, ci et même
https://www.logilangue.com/public/Site/clicGrammaire/Trait_LA_MEME.php
Malgré ses 25 ans au service de l'enseignement et de l'apprentissage des langues, Logi langue se contente de dire « Après un nom ou un pronom,  est lié par un trait d'union. »

4.- Banque de dépannage linguistique : ci et là
https://bdl.oqlf.gouv.qc.ca/bdl/gabarit_bdl.asp?id=3480
Pas un iota de contradiction (sauf concernant les nombres) avec la règle mentionnée plus haut, on peut y lire l'extrait suivant : « Employé avec un démonstratif,  n'est pas toujours précédé d'un trait d'union ; il l'est uniquement lorsque le nom est immé­diatement précédé du démonstratif et immé­diatement suivi de . Lorsqu'un mot vient se glisser entre le démonstratif et le nom ou entre le nom et , on omet le trait d'union. On l’omet aussi lorsque  porte sur un nom composé dont les éléments ne sont pas liés par un trait d'union. »

 

 

Quelques commentaires de notre rédaction

Comme souvent en pareil cas, nos propos, lors de discussions, ont été mis en doute. Nous profitons ici de reprendre certains exemples ou contrexemples et de les commenter:
malade imaginaire p.34– «Ce monsieur Fleurant-là» (Molière, dans Le malade imaginaire)
nous parait conforme à la règle, puisqu'il s'agit d'un nom “monsieur Flaurent”, immédiatement précédé du démonstratif “ce” et immédiatement suivi de l'averbe “là” qui s'y rapporte.
– «La […] de l’horizon, que semblait agrandir encore, cette après-midi-là, un ciel gris du milieu de février» (Zola, dans La Bête humaine)
conforme pour le même motif, même si notre interlocuteur insistait sur le fait qu'après était une préposition.
– «Peut-être qu’en vous mettant à ce point de vue-là sa façon de conter [...]» (L’abbé Prévost dans Jugement sur Marianne) et «À ce point de vue-là, c’était extraordinaire, mais [...] très “élevé”, dit Swann en souriant» (Proust dans Du côté de chez Swann) suivent également la règle malgré que certains essayaient de prétendre que “de vue” soit un complément du mot “point”.
Balzac, dans La Cousine Bette, semble n'avoir pas suivi cette règle quand il a écrit «Cette petite femme-là me fera promptement oublier l’avide Josépha»

 

 

 

8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8

[1] cf. https://artflx.uchicago.edu/cgi-bin/dicos/pubdico1look.pl?strippedhw=tout-%C3%A0-fait&dicoid=ACAD1798 

[2] cf. https://artflx.uchicago.edu/cgi-bin/dicos/pubdico1look.pl?strippedhw=tout+%C3%A0+fait&dicoid=ACAD1835

[3] Merci à notre ami Romain, lecteur, qui s'est posé la question : “eut été” ou “eût été”. Le passé antérieur ne prend pas l'accent circonflexe, mais le conditionnel passé, 2e forme et le subjonctif imparfait en prennent un. Or c'est le second qui doit s'employer pour exprimer une valeur de conditionnel dans la langue littéraire (du moins si j'ai bien tout compris). Ici, il eût fallu = il aurait fallu...

 

8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8 8



Voir aussi :

et les caractères spéciaux avec "alt"... toujours utile... touche alt

caractère
capitale
À Â Ç È É Ê Ë Î Ï Ô Ù Û Ü
alt + 4 chiffr. 0192 0194 0199 0200 0201 0202 0203 0206 0207 0212 0217 0219 0220
alt + 3 chiffr. 183 182 128 212 144 210 211 215 216 226 235 234 154
 
caractère
bas d casse
à â ç è é ê ë î ï ô ù û ü
alt + 4 chiffr. 0224 0226 0231 0232 0233 0234 0235 0238 0239 0244 0249 0251 0252
alt + 3 chiffr. 133 131 135 138 130 136 137 140 139 147 151 150 129
 
caract§re
autre
« » œ æ Œ Æ esp.
inséc.
"
alt + 4 chiffr. 0171 0187 0156 0230 0140 0198 0133 0160 0147 0148 0034 0145 0146
alt + 2 ou 3 chiffr. 174 175 339 145 338 146 / 255 / / 34 / /
 
caractère
autre
¡ ¿ ¼ ½ ¾ ± ñ Ñ . .
alt + 4 chiffr. 0150 0151 0161 0191 0188 0189 0190 0177 0241 0209 0128 0 0
alt + 2 ou 3 chiffr.     173 168 172 171 243 241 164 165 / / /

Si vous n'avez pas de pavé numérique sur un ordi portable,
il suffit d'appuyer sur les touches Fn et NumLock (Inser) en même temps,
et le pavé numérique sur les touches
clavier numérique7(7)   8(8)   9(9)   0(/)

U(4)   I(5)   O(6)   P(*)

  J(1) K(2)   L(3)   M(-)


  ?(0)           /(.)   §+(+)

(la dernière ligne/colonne est/sont différente(s) selon les claviers belges, français...)
 
 


 
sera activé
et les raccourcis Alt + code chiffré fonctionneront.

 

 

points de suspension | Orthotypographie accueil |   majuscules ou capitales, minuscules ou bas de casse