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« voire même », une périssologie gênante ?
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voire même...

  
 

Ce qu'en dit l'Académie française

Vieille discussion : l'expression est-elle pléonastique ou non ? Sait-on par qui et pourquoi cette expression a un jour été condamnée ?

Dans sa quatrième édition publiée en 1762, le DAF ne mentionnait pas le mot “même” dans la définition du mot “voire”. On y lisait « VOIRE, adv.
Vraiment. Il est vieux, & on ne s'en sert plus que par plaisanterie ou par ironie, pour nier ce qu'un autre vient d'affirmer, pour s'en moquer. » Encore parfois utilisé aujourd'hui pour marquer le doute : Ça, un grand roman ? Voire !

voire DAF 1835Le dictionnaire de l'Académie française, dans sa sixième édition publiée en 1835, tome 2, page 950, faisait allusion dans sa définition de l'adverbe VOIRE à sa juxtaposition fréquente avec le mot “Même” sans y voir l'habituel pléonasme souvent reproché. Certains grammairiens prétendent y avoir lu un « pléonasme », voire même « pléonasme fautif »... curieusement disparus dans la 6e édition que nous avons consultée (voir ci-contre). Bernard Cerquiglini (de Merci, Professeur) a même cru y lire un « très familière » dans ses Petites Chroniques du français comme on l'aime, p. 121.


Dans sa huitième édition (la dernière parue au moment où nous écrivons cette analyse), la définition est restée identique.
« VOIRE, adv.
Vraiment. Il s'emploie comme réponse à la fois ironique et dubitative à une assertion trop catégorique. C'est le plus grand écrivain de cette époque. - Voire. Il signifie aussi Même. Tout le monde était de cet avis, voire monsieur un tel, qui n'est jamais de l'avis de personne. On le joint souvent au mot Même. Ce remède est inutile, voire même pernicieux. » Sans remarque de prudence, ni condamnation de leur part.

L'expression est déjà utilisée en 1601 “voire mesme” (P. Charron, De la Sagesse, Trois Livres, p. 178) ; on en retrouve une définition nuancée en 1607, « terme empl. pour marquer le doute, l'ironie (H. d'Urfé, L'Astrée, t. 1, p. 105). Du lat. vera, plur. neutre pris adverbialement de l'adj. verus « vrai, véritable, réel, juste, sincère ».
Évidemment, si l'on ne retient que ce qu'un certain Pierre Michelet, en 1759, a écrit dans son Dictionnaire De La Langue Françoise, Ancienne Et Moderne: P - Z, Volume 3, p. 899, on peut comprendre qu'aujourd'hui encore, certains réagissent à l'emploi de cette expression française courante.

Sauf erreur, les trois formulations suivantes ont reçu l'approbation de l'Académie :

Il est parti plusieurs jours, voire des semaines.
Il est parti plusieurs jours, voire même des semaines.
Il est parti plusieurs jours, et même des semaines.

Il nous faudra attendre ce qu'en diront nos Immortels dans la 9e édition (actuellement accessible de la lettre A jusqu’à « Renommer »), mais on notera déjà la définition du mot interlude dans cette édition (Morceau de transition dans un spectacle, voire même un ouvrage écrit).

Évidemment, si l'on ne retient que le sens de « même » actuel, en oubliant les autres sens et nuances de ces autres significations (vraiment, véritablement, peut-être), on admettra le pléonasme. Mais notre français mérite une meilleure attention :


  
 

Ce qu'en disent certains grammairiens ou auteurs connus...
qui ne connaissaient probablement pas la langue française...

Plusieurs grammairiens (dont Girodet, Larousse, Thérive, Thomas, etc.) allèguent que l'expression voire même doit être comprise non comme une redondance inutile mais comme « véritablement même », formule qui peut être taxée, à la rigueur, d'archaïsme (elle daterait tout de même du XVIIe siècle), mais plus de pléonasme. Ils allèguent ainsi que le tour voire même ne serait pas pléonastique, mais plutôt archaïsant au sens de « et vraiment même » et dont il constituerait ainsi un renforcement.

AristophanePloutos, traduction Pascal Thiercy, Bibliothèque de la Pléiade, 1997, vers 501 : En fait, à voir la vie que nous menons en ce monde d’aujourd’hui, qui ne la prendrait pour de l’extravagance, voire même pour de la démence ?

ArnaultLoisirs d'un banni, t. II, p. 104, dans POUGENS : On s'y instruit de choses qui ne se trouvent pas dans les livres les plus graves, voire même dans l'Encyclopédie.

Bruno Dewaele, champion du monde d’orthographe, professeur agrégé de lettres modernes : On se déchire depuis toujours pour établir si l’on est fondé à le faire suivre de l’adverbe « même »… Non, répondent maints puristes : il s’agit là d’un pléonasme, puisque « voire » veut déjà dire « et même ». Si, objectent d’autres, « voire » signifiant à l’origine « vraiment ». En tout état de cause, personne ne vous reprochera jamais d’employer « voire » seul !

François de Sales, dans Introduction à la vie dévote : « [...] paraîtra en vos yeux, en votre bouche, en vos mains, voire même en vos cheveux morte et enterrée »

Gauthier, Le Capitaine fracasse : « Il paraît, dit le Pédant, qui marchait derrière le chariot pour s’abriter un peu, que la ménagère céleste plume des oies là-haut et secoue sur nous le duvet de son tablier. La chair m’en plairait davantage et je serais bien homme à la manger sans citron ni épices.
Voire même sans sel, répondit le Tyran »

Jean Girodet (grammairien actuel), dans Dictionnaire des pièges et difficultés de la langue française, p. 963, va jusqu'à prétendre l'inverse : « Parfois voire même est considéré à tort comme un pléonasme incorrect. En réalité, c’est un archaïsme. En effet, la forme primitive était voire même (= vraiment même), tandis que voire constitue une forme elliptique plus récente. »

Et Goosse (grammairien actuel, avec Grevisse, Le Bon Usage, 2008) en dit (# 1094) : « On trouve plus souvent dans le même sens voire mêmeparfois condamné comme pléonastique, mais qui peut alléguer en sa faveur son ancienneté et l’approbation de l’Ac. (depuis 1835), ainsi que celle de Littré. »

Guillaume Apollinaire, Lettre à Madeleine Pagès, 3 août 1915 : Mais en un temps aussi épique la faveur va à l’orgeat d’un Henry Bordeaux (plate resucée du remarquable Paul Bourget) ou aux Rostand [Eugène et Edmond Rostand] pâles épigones du charmant Banville [Théodore de Banville], voire même à un Zamacoïs [Miguel Zamacoïs] imbécile caricature d’un Rostand.

Honoré de Balzac, dans le « Code des gens honnêtes » III, I, écrivait : « Posons d’abord pour premier principe que la plus mauvaise transaction, rédigée même par un mauvais notaire ignorant, est meilleure que le meilleur procès, voire même que le gain du procès […] »

Huysmans Joris-Karl (1880), Les Sœurs Vatard : Quand Céline eut achevé sa robe et qu’elle l’essaya, elle s’ébaudit comme une toquée, sauta dans la chambre, se démancha le cou pour se regarder le dos, se trouva une tournure ravissante, voire même un certain chic.

Jouhandeau, Chaminadour : On est toujours plus faible que n’importe qui dans les chemins, même au comble de la puissance, voire même d’autant plus qu’on est plus puissant, si l’on n’est pas accompagné.

Même le Larousse indique : « La locution est devenue si courante que l’interdit qu’avaient jeté sur elle quelques puristes paraît aujourd’hui dépassé. »

MériméeLettres Delessert, 1848, p. 40 écrit le texte suivant : Le texte nous est parvenu en si mauvais état qu'il est souvent très difficile, voire même impossible de deviner ce que l'auteur a voulu dire.

Prosper Mérimée dans « Portraits historiques et littéraires », page 17 :
« Quelques-uns, voire même beaucoup, ont voulu prendre part de sa gloire. »

Musset, Mademoiselle Mimi Pinson : Les couteaux et les pipes, voire même les chaises, avaient fait leur tapage.

Le grammairien Vaugelas trouvait donc que c’était bancal, sans pour autant en condamner l’usage, fréquent à cette époque (XVIIe siècle).

Vidron, Chasse, 1945, p. 74 : Le chasseur [...], il lui faut étouffer le bruit de ses pas, se courber, voire même ramper si les eaux sont hautes.

 


  
 

Ce que nous en pensons...

Laissons aux esprits étroits le soin de répéter ce que leurs maitres leur ont peut-être appris : « voire, veut dire “et même”, donc voire même signifie “et même même” ce qui est un pléonasme ».
Ces derniers ne se sont jamais rendu compte que “voire” appartient à un champ lexical faisant allusion à la vérité ou à la justesse (verus = vrai), alors que “même” fait partie d'un champ traitant de l'égalité, la similitude, la simultanéité, voire l'identité, même si, postposé, même peut avoir comme rôle d'amplifier une qualité émise (il est beau, attirant même).
Ces derniers n'ont probablement jamais vérifié que “voire” et “même” n'étaient de même sens que dans une seule des acceptions actuelles de ces mots... (pas celles qui signifient : et vraiment, et peut-être, et plus encore, sinon, ou celles qui portent une charge de doute, d'étonnement ou d'ironie) et ne l'est certainement pas dans son sens étymologique.

Ne devrait-on pas plutôt parler d’hypercorrectisme ou d’hypercorrection quand, dans le souci de remédier aux soi-disant « fautes », des usagers considèrent comme incorrect un emploi qui, en fait, est irréprochable ?
Ne devrait-on pas s'étonner que certains réhabilitateurs de la langue ou autres gardiens de cette langue n'aient lu ni le Dictionnaire de l'Académie, ni le Trésor, ni le Littré, ni le Grevisse, tous dictionnaires incontournables. Errare humanum est. Perseverare diabolicum. Si tout le monde reconnait que l'erreur est humaine, plus rares sont ceux qui admettent que l'entêtement dans son erreur est diabolique... certains oublis sont fâcheusement regrettables.

Aujourd'hui, condamner ce voire même à la simple redondance et même même toujours incriminée, c'est refuser d'y voir la notion de doute, d'éventualité ou d'incertitude qui accompagne presque toujours ce voire même actuel, qui pourrait aussi signifier sinon :
– Des bières, je peux en boire deux, voire même trois, sans en souffrir (= et peut-être même trois, sinon trois) ;
– Il faudra accélérer le pas, voire même courir si l'on veut arriver à temps (= et peut-être même courir, sinon courir) ;
– Il devrait être debout dans cinq jours, voire même une semaine (= et peut-être meme une semaine, sinon une semaine).
Merci de respecter la calme quiétude de l'élaboration constructive de ce que vous lisez de vos yeux avec la respectueuse déférence qu'une telle œuvre mérite.

De plus, nous ne voyons pas en quoi un pléonasme est forcément une "erreur de langage" ! C'est avant tout une figure de rhétorique, et même si certaines métaphores – par exemple – sont très laides et affreuses à l'oreille, on ne dit pas pour autant que ce sont des erreurs de langage... Grâce à Dieu, le don inné, dû à leur hérédité génétique, de certains à détecter et découvrir des mots de langage qui ne sont pas esthétiquement beaux facilite commodément l'immortalité impérissable de nos lignes.

Enfin, tant qu'à laisser les subtils, asticotés par quelques censeurs tatillons du langage, faire des reproches quant au vocabulaire utilisé, rappelons-leur qu'un pléonasme est une figure de style, renforçant le sens du texte par une répétition choisie de termes sémantiquement proches... au mieux, un pléonasme ajoute de la clarté à un texte ou sert à insister sur un point.
Certains peuvent même se hisser au rang de figures de style.
Peut-être une périssologie serait une appellation plus correcte et plus adéquate de cette redondance, consistant en l’ajout d’un ou de plusieurs détails inutiles qui n’apportent rien à la compréhension d’une idée ni à l’expression de cette idée, sinon pour l’alourdir. La périssologie est un mot qui dérive du grec ancien περισσολογία (excès de minutie, de subtilité, dans un exposé), dérivé de l’adjectif περισσός (qui dépasse la mesure) et du substantif λόγος (discours) et constitue elle, généralement une faute de style, même si elle peut être également volontaire, par exemple pour obtenir un effet comique...

Rien n'empêche ceux qui aspirent à plus de légèreté de se contenter de voire ou de et même, c'est une autre alternative, oserions-nous dire. Vous n'aimez pas l'expression « voire même », rien ne vous oblige toutefois à l’utiliser... cependant, rien ne vous permet, non plus, de la condamner... À bon entendeur...

N'oublions pas que nos amis qui dénoncent cette erreur pléonastique sont parfois ceux qui vont en vacances à Belle-Ile-en-mer... qu'elle soit belle, personne n'en doute, qu'une ile soit en mer, certains pourraient revendiquer la périssologie flagrante... Chers amis, sans cesse à la recherche des poux de la langue, que ce soit des périssologies ou des oxymores, rappelez-vous que l'on trouve rarement des occis vivants !

Quant à ceux qui veulent en savoir plus sur la bêtise humaine, ne commencez pas, il n'y a que les hommes qui soient bêtes.
Heureusement, le jour d'aujourd'hui, par un heureux bonheur, le fait réel et factuel que beaucoup collaborent ensemble au sein de cette lourde tâche besogneuse, voire même prêtent constamment avec assiduité une oreille qui n'est pas sourde aux propos de leurs contemporains actuels, permet d'obtenir une sélection de pléonasmes redondants choisis.

 

  
 

Vous en voulez d'autres...

Saupoudrer de sel

Saupoudrer : Composé de sau-, v. sel et de poudrer
Du XIVe au XVIe siècle, souvent écrit saulpoudrer ou saupouldrer.
À partir du XVIIe siècle, par analogie, le sens s'est élargi : « Répandre sur un mets une matière pulvérulente ou émiettée pour l'assaisonner, le préparer. » et aujourd'hui « Répandre une matière pulvérulente sur quelque chose, parsemer, répartir en petite quantité. »
Voilà bien une plessologie née dès son origine étymologique, contrairement à «voire même» qui n'est devenu pléonastique que dans un de ses sens dérivés.

Aujourd'hui

Hui, du latin Hodie= le jour présent, aujourd'hui. Donc, "aujourd'hui" = au jour de ce présent jour 
Que penser de "au jour d'aujourd'hui" = au jour du jour de ce présent jour ?
Anciennement écrit au jour d'(h)ui. Contraction de à le jour d'hui, où le a le sens d'un dém. L'a. fr. hui, hoi « le jour où l'on est », attesté dep. ca 1100 (Roland ds Gdf.), est empr. au lat. hŏdie « id. », lui-même contraction de hō die (v. Ern.-Meillet s.v. hodieet FEW, t. 4, s.v. hodie). [cf. CNRTL aujourd'hui]
En espagnol : hoy = aujourd'hui
On pourrait dire : "à ce jour", "actuellement", "en ce moment", "maintenant"... "présentement"...
Voire même, on pourrait ne pas préciser le moment, puisque le verbe conjugué au temps présent suffit pour situer l'action ou l'idée.

Pignon de pin

PIGNON, subst. masc. Pignon (blanc, doux). Graine comestible de la pomme de pin.
Est-il indispensable de préciser s'il s'agit de pomme d'un pommier, ou de cerises de cerisier ?
Définition du pignon déjà présente dans la 1re édition du DAF (1694).

x

nn

« Mais plus personne, plus personne ne se servira de mon coeur à moi ni de ta voix à toi qui résonne dans mon oreille et mon corps à moi. » (Claude Roy, Poésies)
« Acculer au pied du mur »
Actuellement en cours
« Ajouter en plus »
Apparence extérieure
« Après le bip sonore »
« Avoir une autre alternative »
« Avoir un bel avenir devant soi »
Bénévole volontaire
Collaborer ensemble
Comme par exemple
Contraint malgré lui
« Découvrir pour la première fois »
Double alternative
« Exister réellement »
Exporter à l’étranger
Extrait tiré de
Hasard imprévu
Illusion trompeuse
« Ils sont tous unanimes »
« Incessamment sous peu »
« La panacée universelle »
Marcher à pied
Monter en haut
« Naturellement d’instinct »
Option facultative/obligatoire
Plus meilleur
« Prévenir/prévoir à l’avance »
Redemander de nouveau
« Refaire une deuxième fois »
« Relire/refaire encore »
Réserver à l’avance
Saison de la mousson (vient de l'arabe almawsin)
« S’avérer vrai »

S’esclaffer de rire
« Un danger potentiel »
« Une petite maisonnette »
« Voir de ses propres yeux »

 

 

 



Voir aussi :

et les caractères spéciaux avec "alt"... toujours utile... touche alt

caractère
capitale
À Â Ç È É Ê Ë Î Ï Ô Ù Û Ü
alt + 4 chiffr. 0192 0194 0199 0200 0201 0202 0203 0206 0207 0212 0217 0219 0220
alt + 3 chiffr. 183 182 128 212 144 210 211 215 216 226 235 234 154
 
caractère
bas d casse
à â ç è é ê ë î ï ô ù û ü
alt + 4 chiffr. 0224 0226 0231 0232 0233 0234 0235 0238 0239 0244 0249 0251 0252
alt + 3 chiffr. 133 131 135 138 130 136 137 140 139 147 151 150 129
 
caract§re
autre
« » œ æ Œ Æ esp.
inséc.
"
alt + 4 chiffr. 0171 0187 0156 0230 0140 0198 0133 0160 0147 0148 0034 0145 0146
alt + 2 ou 3 chiffr. 174 175 339 145 338 146 / 255 / / 34 / /
 
caractère
autre
¡ ¿ ¼ ½ ¾ ± ñ Ñ . .
alt + 4 chiffr. 0150 0151 0161 0191 0188 0189 0190 0177 0241 0209 0128 0 0
alt + 2 ou 3 chiffr.     173 168 172 171 243 241 164 165 / / /

Si vous n'avez pas de pavé numérique sur un ordi portable,
il suffit d'appuyer sur les touches Fn et NumLock (Inser) en même temps,
et le pavé numérique sur les touches
clavier numérique7(7)   8(8)   9(9)   0(/)

U(4)   I(5)   O(6)   P(*)

  J(1) K(2)   L(3)   M(-)


  ?(0)           /(.)   §+(+)

(la dernière ligne/colonne est/sont différente(s) selon les claviers belges, français...)
 
 


 
sera activé
et les raccourcis Alt + code chiffré fonctionneront.



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